GEORGE MICHAEL - SOLD ON SONG - SPECIALE GEORGE MICHAEL !!
Nous sommes en période de confinement, pour le bien de tous, quoi de mieux que de profiter de cette occasion pour lire,... se détendre,... ou apprendre certaines choses en ce qui concerne notre talentueux George Michael...
Revenons sur une interview qui s'est produite sur BBC Radio 2 avec Paul Gambaccini, en 2004, dans l'émission " Sold on Song " spéciale George Michael... Il avait enregistré trois performances dans les Air Studios à Londres, pour être plus précis à Hampstead... Round Here....
Voici quelques morceaux choisis et traduits .
- PG - Salut George !
- GM - " Salut, comment vas-tu ? "
- PG - Très bien, merci, " Round Here ", cette chanson provient de l'album Patience, et c'est l'une de mes préférées sur celui-ci, à la fois pour la qualité des paroles mais aussi pour la qualité de la musique. Au fait, peux-tu nous dire qui des paroles ou de la musique est venu en premier ?
- GM - " Je pense que c'est la musique d'accompagnement. Ces temps-ci, les paroles viennent en dernier. Autrefois, la musique et les paroles venaient " main dans la main ". Quand j'étais enfant, à peu près à l'âge de dix-huit, dix-neuf, vingt ans, la mélodie et les paroles étaient liées. Et, partant du fait que ce qui me branchait c'était les trucs qui accrochaient ainsi que cette véritable envie de marquer les esprits. J'avais pris l'habitude de conserver seulement dans ma tête l'air auquel j'avais pensé car j'avais le sentiment que si je ne m'en souvenais pas ce ne serait pas un tube. Alors que je comprends désormais qu'avec le temps tu peux oublier quelques unes de tes meilleures idées. Parce que celles-ci ne te restent pas nécessairement en mémoire, je note la musique d'accompagnement avant d'écrire une chanson...En d'autres termes, il faut que cette sensation représente 50% de la chanson. Et de par le fait que je ne suis pas capable d'autant de prouesses musicales que cela, le gros du travail est donc vocal. "
- PG - Deux chansons de l'album : Round Here et My Mother Had a Brother, ces deux là sont autobiographiques. A quel moment t'es-tu dit " Cette partie de ma vie convient à cette chanson " ?
- GM - " Pour Round Here, il me semble que j'ai juste pensé que ce petit fond de guitare avait quelque chose de légèrement poignant à propos de ma vie et se prêtait volontiers à la nostalgie. En règle générale, ce qui se passe c'est que je vais me concentrer sur diverses choses que je vois soit dans ma vie, soit à la télévision, ou peu importe, et c'est comme si j'avais une sorte de classeur de mes pensées que je ne commence vraiment à feuilleter que lorsque j'écris. Mais alors, quand je suis dans le studio, quand j'écrit la musique d'accompagnement par exemple, ce que je fais à chaque fois c'est que je fais et refais le tour de cette musique d'accompagnement et je me met à prononcer un charabia, mais réellement un charabia. C'est plus une espèce de charabia musical et lyrique, je me plonge dans une sorte de monologue intérieur jusqu'à ce que quelque chose me vienne à l'esprit. C'est ce qui s'est passé pour Jésus to a Child, par exemple, je pense que c'est mon titre préféré de tous mes albums, et ceci vient comme cela. C'est aussi le genre de choses qui n'arriverait pas s'il y avait quelqu'un dans les environs. J'envoie tout le monde dehors, je me sers de la machine qui enregistre mes paroles et je m'en sers complètement moi-même, je fais toutes mes propres retouches et le reste, j'envoie tout le monde dehors quand je commence à travailler, mon corps rempli toute la salle, littéralement, et mon monologue intérieur ou charabia serait si embarrassant si vous étiez réellement amené à l'entendre. C'est dans cet état que je commence à saisir les mélodies et les paroles, et qu'enfin je relie toutes les choses auxquelles j'ai pensé pendant tout ce laps de temps pour donner au final quelques idées pour une chanson. A aucun moment je m'assois et me dit : " Bon! qu'est-ce que je vais bien pouvoir écrire ? " Jamais ! . "
- PG - Venons-en aux chansons que tu as préparées pour nous, et la prochaine que nous allons écouter est l'une d'entre elles, à savoir une reprise de Joni Mitchell. " Edith and the Kingpin. "
- GM - " C'est cela. Je suis un enfant des Seventies et je crois que les paroles devraient être aussi importantes par rapport à ce que l'on fait, et devraient refléter la vérité et la beauté absolument telles que les gens présumaient que cela était nécessaire dans les Sixties et les Seventies, et cela ne se séparait pas de la musique. Ce qui m'a intéressé avec Joni Mitchell, c'est qu'elle venait de cet idéal des Seventies, les paroles sont absolument aussi importantes que le reste sur ses albums. De plus, ses paroles, sont, je pense incroyablement visuelles. Si vous prenez vraiment le temps d'écouter, petit à petit vous formez un environnement, ou une pièce pleine de gens, ou encore une situation particulière, et Joni en peint chaque détail, ce qui est quelque chose que je ne fais pas du tout, ce n'est vraiment pas mon style mais c'est quelque chose que je considère comme intrinsèque à Joni Mitchell et c'est absolument représentatif du style de musique avec laquelle j'ai grandit. "
- PG - Tu as réaliser une reprise de Edith and the Kingpin, une raison particulière pour ce choix ?
- GM - " The Hissing of Summer Lawns est un album étonnant qui est écrit assez majoritairement à propos de Los Angeles. J'ai acheté cet album quand je vivais justement à Los Angeles et il y a des phrases incroyables dedans, nous avons tous été, nous nous sommes tous déjà retrouvé dans notre lit en pleine nuit incapable de dormir dans un hôtel, c'est très souvent de cas dans les hôtels, à écouter le mécanisme de l'immeuble parce que vous pouvez en fait encore entendre tout ce qui s'y passe et il y a une phrase dans cet album où Joni dit : " l'engrenage dans les murs ronronne une mystérieuse chanson ", et je me suis dit : " Wouah, c'est tout à fait ça non ?. "
- PG - En effet. Il y a quelque chose pour laquelle Joni est connu, et je pense que tu le fais un petit peu dans cette chanson, c'est le fait que tu parviennes à rendre ta voix chatoyante, mélodieuse.
- GM - " Ah, vraiment ?
- PG - Non. En fait, si tu voulais dire quelque chose de plus modeste tu pourrais plutôt dire que ta voix tremble dans cette chanson. Tu sais, quelque chose comme : " Sous un beau jour ensoleillé, l'eau miroitait..." Peu importe, ce qui est évident, c'est que tu es compatible avec cette chanson.
- GM - " Et bien, ce que je fais en travaillant une note de chant, et encore ne pensez pas que je comprenais déjà cela avant mais aujourd'hui je pense que c'est le cas, c'est que, et c'est sans doute parfaitement et totalement représentatif de qui je suis en tant que personne, je pense que le masculin et le féminin se combattent l'un l'autre à chaque instant pour chaque parole que je chante. Et vous entendrez, littéralement dans un mot, l'intention de ce mot se situe là où je trouve cet équilibre entre masculinité et féminité. Si quelque chose est suggéré avec agressivité, cela à tendance à être chanté avec une approche beaucoup plus masculine, mais si la fin de cette phrase m'apparaît être quelque chose que je perçois plus sensible, alors ça deviendra quelque chose de beaucoup plus féminin. Je suis en effet naturellement semblable parfois à une grande fille et c'est juste la façon dont on m'entend sur les albums. C'est ma façon d'expliciter l'émotion, c'est presque identique à ce vieux truc soul où tu peux chanter une femme dans son lit pratiquement en chantant comme une femme. "
A suivre cette interview dans un prochain article....