GEORGE MICHAEL - CARELESS WHISPER - 40 ANS D'UN TITRE INDEMODABLE - ROLLING STONE 18/10/2024 !!!!:

" Careless Whisper " et son saxophone entêtant continuent d'accompagner les slows langoureux et les peines de coeur de nos jours.

David Austin, ami de longue date et ancien manager de George Michael partage ses souvenirs avec la rédaction, avec sincérité et émotion, pour le magazine Rolling Stone, en date du 18/10/2024.

Le tube intemporel dont le rayonnement va bien au-delà des fans ayant vécu sa sortie.

-  DA  -  "  C'est impressionnant à quel point ce morceau a touché une population complètement différente. On la retrouve sur TikToc et d'autres plateformes utilisées par la génération Z. Les jeunes ont réussi à se l'approprier. Ils connaissent le thème joué au saxophone, mais ignorent parfois son titre. Certains s'imaginent que le morceau s'appelle : " Tonight the music seems so loud! "

George Michael le savait également, c'est pour cela que le premier enregistrement du titre, produit par Jerry Wexler au studios Music Shoals, ne lui a pas plu.

-  DA  -  "  Il n'était pas à l'aise avec l'aspect trop pop, qui avait perdu le côté R&B qu'il voulait y insufler. Il l'a rapporté à Dick Lealy, puis le label a soutenu sa décision."

Perfectionniste était un terme que l'on pouvait aisément associer au travail de George Michael.

-  DA  -  "  George portait une attention toute particulière aux légères modifications et tenait absolument à donner le meilleur de lui-même, notamment dans l'écriture. Un aspect qui l'a suivi tout le long de sa carrière. "

David Austin se souvient notamment de la manière dont s'est déroulée sa collaboration avec Queen, lorsqu'ils ont joué ensemble au Wembley Stadium pour rendre hommage à Freddie Mercury, en 1992.

-  DA  -  "  Il n'a pas arrêté de répéter avec le groupe. Le résultat sur " Somebody to Love " parle de lui-même. Un esprit qui se retrouve également dans les conditions de ses concerts... Il refusait de jouer dans beaucoup de salles. Il détestait le son de l'O2 Arena à Londres, par exemple. Il préférait Earl's court ou la Wembley Arena. "

Les tubes ne manquent pas dans les années 80, mais tous les morceaux n'atteignent pas le statut intemporel.

-  DA  -  "  Son intro iconique a indéniablement contribué à son succès à l'époque. Le saxophone et cette mélodie jouent également un rôle essentiel. De plus, tout le monde peut se retrouver dans les paroles. C'est d'ailleurs intéressant, parce qu'elles n'étaient pas ses préférées. Il comprenait pourquoi les gens s'y retrouvaient, mais elles n'avaient pas une signification si importante pour lui. Il a par la suite largement développé ses talents d'écriture. Il avait 16 ou 17 ans à l'époque, il avait un poste de DJ dans un restaurant le soir, dans la ville de Harrow. Il s'y rendait en bus, et c'est là que l'idée de la partie de saxophone lui est venue. A l'origine, c'était une partie chantée, associée à un texte. Il s'est rendu compte par la suite que cela ne fonctionnait pas ainsi.... Quand Andrew Ridgeley et lui se sont réunis et ont commencé à s'échanger leurs idées, George lui a présenté les premières idées du morceau et son acolyte a trouvé la progression d'accords. Andrew a également trouvé le riff de la guitare au début. Sa contribution est bien réelle... Aux Etats-Unis et au Japon, le morceau est sorti sous le nom : " Wham feat. George Michael ". Je pense qu'il savait qu'il voulait entreprendre une carrière solo et ce single était le bon point de départ. Cela correspondait à sa volonté. Le label a fini par reconnaître à la fois le potentiel de George et les limites de Wham! et a soutenu son passage en tant qu'artiste solo. "

A l'occasion de son quarantième anniversaire, ce véritable classique fait l'objet d'un nouvel EP, compilant la version single connu de tous, la version de l'album " Make It Big", comportant une intro supplémentauire, une version instrumentale initialement présente en face B du single, ainsi qu'une version live inédite, enregistrée au prestigieux Madison Square Garden (New York) lors du 25 Live tour, en 2008.

-  DA  -  "  Nous savons que cette version sonne exactement comme George l'aurait voulu, car elle est mixée de la même manière que sur le Live in London, enregistré lors de la même tournée. Adam Noble, qui a travaillé sur ce live, s'est chargé du mixage. Nous avons de nombreux enregistrements de ce titre sur cette tournée, mais celui-ci est spécial. De plus, c'est un endroit incroyable. Il y avait joué deux soirs et nous avons choisi la meilleure des deux versions.... Pourtant certains défis se sont imposés. Cette salle ne dispose pas du meilleur son, elle n'a pas été construite pour le rock'n'roll. Cela nous a demandé quelques bidouillages en studio. L'attention au détail est donc toute particulière, y compris pour la pochette. Nous avons opté pour la couleur rouge, en référence au jubilé de rubis, terme employé pour célébrer un quarantième anniversaire. "

Ces deux dates au Madison Square Garden faisaient figure d'évènement historique, car George Michael n'avait pas donné de concert en tête d'affiche à New York depuis 1993.

-  DA  -  "  De nombreuse stars étaient présentes. Il était intéressant de voir les Américains penser que sa carrière était finie, alors qu'il continuait d'avoir un énorme succès dans le reste du monde. C'était un grand évènement avec une énorme fête après la seconde partie "

Si, George Michael nous a quittés en 2016, son héritage musical reste vivace, preuve en est faite avec le rayonnement de " Careless Whisper " repris par une foule hétéroclite d'artistes, allant de Julio Iglesias au groupe de rock alternatif Seether, en passant par Gloria Gaynor ou Gossip. Traversant les frontières comme les générations, ce titre racontant les déboires amoureux juvéniles continuent de briller par son aspect universel. De quoi donner envie de sortir son saxophone de son étui, voire de s'y mettre.