Suite et fin de l'interview de Paris Match

Publié le par Georgiafan

 

PM * -  Une star n'a-t-elle pas des devoirs envers son public ?

 

GM * -  C'est exact dans certains domaines. Mais quand on ferme la porte de sa chambre, c'est fini.

 

PM * -  "I WANT YOUR SEX" est devenu un hit mondial à l'heure ou toutes les télés du monde diffusaient une campagne sur le sida. Il existe un rapport ?

 

GM * -  La chanson raconte que j'ai désespérément envie de faire l'amour avec quelqu'un, mais ce quelqu'un me refuse et moi je m'accroche car j'en ai réellement envie. L' histoire est vraie, et ce n'est pas une aventure d'un soir. Alors, pour revenir au Sida, il est exact, de nos jours, que beaucoup de gens veulent à nouveau cacher le sexe sous le tapis. C'est une erreur. On dit aux adolescents que le sexe est interdit, alors que c'est une nécessité pour eux. OK pour les préservatifs, mais il faut surtout éviter de leur faire croire que le sexe est de nouveau, comme avant la contraception, mauvais et dangeureux. Le sexe c'est génial. Même si, par les temps qui courent, il faut atténuer le goût de la diversité pour chosir une seule et même partenaire. C'est cela que je chante dans mon album.

 

PM * -  Vous avez annulé plusieurs concerts en Europe du Nord il y a un mois. La presse anglaise, toujours elle, a annoncé à la une que le malaise venait d'une consommation de cocaïne.

 

GM * -  C'est faux. Cette tournée pour moi, c'est la sobriété totale. J'ai arrêté la cigarette il y a un an et demi pour ma voix. Lorsque nous sommes en relâche, entre deux concerts, je ne sors pas boire ni faire la fête avec les autres, toujours pour préserver ma voix. Je n'ai jamais été aussi "clean" (propre) de toute ma vie.

 

PM * -  Cela existe, selon vous, une consommation modérée de la drogue ?

 

GM * -  Non, c'est un piège.

 

PM * -  Le 11 juin prochain, vous jouez dans un "benefit concert" pour les 70 ans de Nelson Mandela, le leader Noir sud africain emprisonné. Est-ce que ces concerts de charité multipliés depuis celui que vous avez donné pour l'Ethiopie, "Band Aid" sont encore crédibles ?

 

GM * -  J' ai refusé beaucoup de propositions de ce genre parce que c'était des coups de showbiz pour relancer des artistes en panne. Ce concert là sera différent. Le problème de l'apartheid il faut en parler. Il y a deux ans j'ai cassé mon contrat avec un agent parce que son entreprise était rachetée par une société sud-africaine. Je suis contre.

 

PM * -  Vous avez revendu des actions achetées par votre homme d'affaires quand vous avez appris que la société choisie était une fabrique d'armements américaine. Vous êtes pacifiste ?

 

GM * -  Définitivement. A 100 %, mais je pense aussi qu'un artiste doît faire son métier, pas de politique.

 

PM * -  Récemment vous avez posé en studio devant un drapeau américain. Vous allez quitter l'Angleterre ?

 

GM * -  Dans la photo dont vous parlez, le drapeau est à moitié américain, à moitié anglais. C'est comme cela que je me sens. Transatlantique. Depuis trois ans, j'enchaîne les allers et retours. Cela se perçoit dans le son de l'album, a mi-chemin entre le funk américain et le rock anglais. Mais je n'immigrerai pas aux Etats-Unis. Je reste très anglais.

 

PM * -  Vous croyez en l'Europe ?

 

GM * -  Non, la France est le seul pays d'Europe avec lequel je ressens de réelles affinités. Pour moi l'Europe de 1992 est une aliénation mentale. C' est très triste de vouloir diluer toutes ces cultures pour prétendre que l'Europe est un grand continent.

 

PM * -  Pouvez vous danser sur une musique grecque avec des verres sur la tête, comme le fait votre père, né à Chypres ?

 

GM * -  Hélas, non. Je n'ai jamais essayé d'ailleurs. Cela fait 6 ou 7 ans que je n'ai pas assisté à un mariage grec.

 

PM * -  Allez vous à Chypre quelques fois ?

 

GM * -  Je n'y suis pas allé depuis 4 ans. Trop difficile, je suis le plus grand produit d'exportation que Chypre n'ai jamais eu. On ne me laisse pas tranquille une seconde.

 

PM * -  Vous ne portez jamais vos lunettes de vue. C'est pour l'esthétisme ?

 

GM * -  Bien sur. Mes vraies lunettes sont d'un verre très épais. Je les porte depuis l'âge de 7 ans. Si je les avais gardées, au lieu de choisir des lentilles, je ne crois pas que la carrière de George Michael aurait existé. Si j'arrivais à une conférence de presse avec mes lunettes de myope, cela ferait sans doute le même effet que si j'apparaissais nu devant les caméras.

 

PM * -  Vous vous souvenez encore du temps où vous jouiez dans le métro ?

 

GM * -  Très clairement.

 

PM * -  Vous étiez heureux ?

 

GM * -  Evidemment que j'étais heureux! Quand on a 16 ans il se passe toujours quelque chose.

 

PM * -  Est-ce possible, pour une star du rock, de conserver la spontanéité de ses 16 ans ?

 

GM * -  Je n'ai jamais été particulièrement spontané. Certaines personnes me critiquent pour cela. Je n'ai pas envie de me défendre. Mon talent est différent, je me sens artisan, orfèvre....surtout pas spontané.

 

PM * -  Vous avez dit un jour que le succès n'était pas la chose la plus importante. Alors, quel est le but ?

 

GM * -  Mener une vie heureuse. Mais j'ai aussi beaucoup d'ambition. Une ambition parfois aveugle. J'essaierai de quitter le devant de la scène assez tôt, avant que le public ne me foute dehors. C'est arrivé à tant d'autres stars, dans la musique.......

 

    Fin de l'interview....

 

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V
<br /> Merci beaucoup pour la totalité de cette interview. ça m'a fait rire quand il parle du résultat que ça aurait donné s'il avait gardé ses lunettes. Et j'adore aussi ce qu'il dit par rapport à la<br /> France.<br /> <br /> <br />
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G
<br /> <br />  Cela nous prouve que George à de l'humour, beaucoup même.....sacré George. George aime beaucoup la France, et<br /> c'est bien pour nous, il devrait venir habiter chez nous  nous sommes prêts à l'accueillir. Merci Valérie<br /> <br /> <br /> <br />