GEORGE MICHAEL INTERVIEW 3 JUIN 1988 PARIS MATCH !! ( partie 2 )
Suite de l'interview donné à Paris Match en 1988.
PM - Du temps de Wham! la majorité du public vous considérait comme un bellâtre aseptisé. En avez-vous souffert ?
GM - Beaucoup, c'est une des raisons pour lesquelles j'ai éprouvé le besoin de m'isoler pendant 1 an. La presse me présentait sans cesse comme un minet sans cervelle. Partout où j'allais je devais prouver que je n'étais pas stupide.
PM - Il faut dire que dans le clip " Wake me up before you go go ", le plus grand tube de Wham!, vous dansiez en short moulant, tee-shirt blanc, chevelure oxygénée, sourire étincelant. Presque une pub pour eau minérale.
GM - Aujourd'hui je ne comprends pas bien qui était ce "bellâtre". Je crois que j'ai eu cette idée par provocation. C'était à l'époque du punk hirsute, alors nous sommes partis dans la direction totalement opposée. Il fallait du courage à ce moment là pour jouer les minets en bonne santé. Nous avons fait ça pour rire, mais les gens n'ont pas ri. Au contraire, cette image a plutôt altéré ma crédibilité musicale.
PM - C'est difficile d' être un sex symbol ?
GM - Il y a des hauts et des bas. Ce qui me flanque le cafard, c'est que dans l'esprit des gens mon look sexy s'est toujours opposé a la reconnaissance purement musicale.
PM - Mais peut-être à la fois reconnu comme un sex symbol et comme un grand musicien. Par exemple Prince .
GM - Prince est un sex symbol subversif. Pas moi. Mon image est conventionnelle, je suis droit. A cause de cela on oublie que depuis 6 ans j'ai écris plus de tubes pop que n'importe qui.
PM - Vous pouvez avoir toutes les filles que vous voulez en tout cas ?
GM - La plupart en tout cas. Ce n'est pas vraiment un motif de satisfaction, vous savez. Etre riche et célèbre c'est 90% dans ces cas là. Ce serait presque pareil si j'avais une tête de cheval.
PM - Dans " I wan't your sex " vous dîtes que le sexe est meilleur en restant fidèle à une même personne. Etes-vous devenu monogame ?
GM - Oui, je suis fidèle. Je souhaite une relation qui dure, même si j'ai besoin de prendre le large régulièrement pour me retrouver seul.
PM - Fidélité jusqu'au mariage ?
GM - Je n'ai pas besoin d'un bout de papier. Le mariage est important lorsque l'on veut des enfants, et je n'aurai certainement pas d'enfant dans un futur proche.
PM - Vous m'avez dit que vous aviez rêvé, une fois, que vous étiez un gigolo à New York. C'est votre fantasme caché ?
GM - Non, plutôt un cauchemar. Etre un gigolo c'est ce que j'ai vécu depuis six ans, si l'on pousse à l'extrême. Une femme qui paie un gigolo, elle l'utilise sans tenir compte un seul instant de ses sentiments. C'est pour cela que j'ai cessé de coucher à droite et à gauche. Moi aussi j'ai été utilisé.