2 articles avec simon napier bell

Le film réalisé par Simon Napier Bell, musicien, auteur-compositeur, ainsi qu'écrivain et journaliste.

Le film est un voyage fascinant qui retrace l'ascension phénoménale de George Michael sur le chemin de la célébrité qui a fait de lui l'un des meilleurs auteurs-compositeurs interprètes du monde.

Pour Simon Napier Bell , George Michael était :  "  George était un artiste exceptionnel. "

Ecoutez ceux qui ont travaillé avec George... Qui ont créé avec George... Interviewé George... Intéragi avec George... Aimé George...  Ils racontent leur histoire avec leurs propres mots.

Le portrait définitif de la vie de la mégastar mondiale George Michael, depuis les débuts de Wham ! a sa tragique disparition en 2016.

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-  SNB  -  "  Au cours des dernières semaines, j'ai fait des interviews à la radio et à la télévision en Amérique à propos de mon nouveau film  " George Michael, Portrait d'un artiste. "  L'une des questions qui m'ont été posées à plusieurs reprises est : " Quel a été, selon vous, le point culminant absolu de la carrière de George ? ".... Je n'y avais jamais vraiment pensé auparavant et c'est une question à laquelle on peut répondre de plusieurs façons, du point de vue de la célébrité, des ventes de disques ou des récompenses de l'industrie. Mais pour moi son point culminant devait être le moment où il était le plus heureux, le plus sans angoisse et le plus épanoui. Et c'est à ce moment-là qu'il a chanté à Rock in Rio en 1991. C'était comme s'il avait été libéré de tout ce qui l'avait auparavant retenu. Et en effet, c'était à peu près le cas.... Avec Faith, à la fois l'album et la tournée mondiale de 18 mois, George s'était fait aussi grand que n'importe quelle star de la musique dans le monde pouvait l'être. Il avait enregistré 4 numéros un aux Etats-Unis et figurait dans le Top 4 des albums les plus vendus de l'année. Mais l'image qu'il avait créée pour l'accompagner l'avait enfermé dans un monde d'angoisse et de solitude. Il devait faire toutes les interviews télévisées que la maison de disques exigeait de lui, parler à tous les DJ locaux de toutes les villes et poser pour des photos avec tous les promoteurs . Il en avait fini avec ça.... L'industrie de la musique ne fonctionnait pas pour lui et il le ferait savoir à la maison de disques. Non pas en refusant d'enregistrer plus, mais en faisant tout le contraire, en faisant son meilleur album à ce jour : ( Listen Without Prejudice ), puis en disant à la maison de disques qu'il n'allait pas en faire la promotion en personne. Plus d'interviews, plus de photos, plus de vidéos.... Il avait essayé de leur faire comprendre mais il n'y arrivait pas . Pour le premier single de l'album ( Praying for Time ), ils avaient dû accepter une vidéo contenant uniquement des paroles, mais lorsque George a dit aux dirigeants de Sony, qu'il n'apparaîtrait pas non plus dans une vidéo pour le second ( Freedom 90 ), ils étaient furieux, même si son concept en faisait probablement la meilleure vidéo qu'il n'ait jamais faite. Il a donc eu une énorme dispute avec eux.... C'était une magnifique libération de toutes ses tensions, de toute la haine qu'il avait accumulée pour le fonctionnement de l'industrie, la façon dont elle a capturé ses artistes dans un piège de promotion sans fin et leur a enlevé le droit d'être eux-mêmes. Et cela l'a libéré. Il est passé de " succomber " aux demandes de la maison de disques à leur dire " F off ". A partir de maintenant, il ferait les choses selon ses propres conditions. "

-  SNB  -  "  C'était la fin de 1990 et en janvier 1991, il jouait Rock in Rio. La querelle avec la maison de disques l'avait libéré. Pouvoir leur dire ce qu'il pensait et leur faire savoir qu'il ne se plierait plus à leurs demandes avait déclenché un sentiment de confiance en soi et d'énergie plus grand qu'il ne l'avait jamais ressenti auparavant. Et de là est née la performance la plus heureuse, la plus énergique et la plus parfaitement réglée de sa vie. De plus, il y avait une nouvelle coupe de cheveux et une setlist qui ne le limitaient pas uniquement aux chansons de George Michael. Il a inclus une chanson de Bowie,  d'Elton,  une chanson de Chaka Khan,  une autre d' Adamski,  même une de Gladys Knight.... Lorsque je faisais des recherches pour mon film, j'ai regardé tous les concerts et émissions de télévision que George avait jamais enregistrés. D'autres spectacles ont tenu des moments incroyables de passion ou de douleur ou de puissance de performance : le concert de Freddie Mercury, par exemple, ou le concert débranché de MTV avec sa mère dans le public, les moments forts de la tournée 25 Live ou les moments tristes de la tournée Symphonica. Ou tout simplement le meilleur du Wham! vidéos. Mais jamais il n'a semblé plus heureux, plus responsable de sa performance et plus libéré de l'esclavage qu'à Rio en janvier 1991...Il y avait aussi quelque chose d'autre derrière. Ayant rompu sa relation avec la maison de disques et dicté sa vie à partir de là, pourquoi ne pas finalement faire la même chose avec sa sexualité ? Depuis qu'il était adolescent, George savait qu'il était gay et qu'il devrait un jour s'en occuper publiquement. S'il pouvait lever deux doigts vers l'industrie du disque et dire : " F off " à l'emprisonnement promotionnel dans lequel ils l'ont gardé, pourquoi ne pas faire de même avec les attitudes du public à l'égard de la sexualité et lever deux doigts vers le placard également. Pendant dix ans, il s'y était enfermé, il était temps de sauter, du moins dans son esprit, sinon pour les médias. Il savait ce qu'il était et il était temps qu'il l'accepte pleinement. Il avait laissé entendre que cela allait arriver quand il avait brûlé la veste en cuir de sa tournée  Faith dans la vidéo ( Freedom ), mais maintenant c'était devenu réel.... Il venait de voir Anselmo dans le public à Rio, a ce moment-là ils n'avaient guère fait qu'échanger des regards et plus tard dans la soirée, ils allaient probablement se rencontrer.... C'était encore une autre liberté de célébrer sur scène ce soir-là... Regardez la vidéo de ce spectacle. Vous verrez George Michael à son plus heureux, le plus en forme, le plus libre et le plus joyeux. En d'autres termes, à son meilleur niveau....  J'aurais aimé qu'il puisse rester comme ça pour toujours. "

Dans quelques mois cela fera déjà six ans que George nous a quitté, une nouvelle vague de documentaires et de films commémoratifs est arrivé sur le bien -aimé George Michael. Deux films sont sortis - Freedom Uncut, et George Michael Portrait of An Artist.

Le réalisateur de ce dernier Simon Napier Bell était le manager de Wham ! entre 1983 et 1986, il était le moteur du célèbre concert du groupe à Pékin et travaillait avec eux lorsqu'ils ont sorti leur hit légendaire "  Wake Me Up Before You Go-Go " .

Dans une interview il explique ce que c'était que de travailler, voyager, rire et débattre avec le chanteur légendaire...

-  SNB  -  "  En 30 ou 40 ans d'expérience en tant que manager d'artistes, vous vous demandez en quelque sorte : " Qu''est-ce que je fais? "  Peut-être que je devrais être politicien, un médecin ou avocat, et soudain, un artiste arrive et vous fait ressortir  que ce que tu fais en vaut la peine, que tu n'as pas gâché ta vie, et c'est vraiment ce que George a fait... Il m'a fait sentir que tout ce que j'avais appris en tant que manager pouvait être utilisé à bon escient pour aider quelqu'un à s'exprimer... George était vraiment aussi bon, que n'importe qui que j''ai rencontré, pour équilibrer sa propre créativité avec la compréhension de l'industrie de la musique avide d'argent... Mais il ne s'est pas contenté de faciliter la vie des personnes avec lesquelles il travaillait, il y a un grand nombre de fans qui ont trouvé quelque chose dans sa musique qui les a fait se sentir mieux dans leur peau. Beaucoup d'entre eux ont dit que ses chansons étaient comme une thérapie... C'est pourquoi diriger George c'était mieux que de diriger n'importe qui d'autre..."

Simon Napier-Bell évoque un artiste autonome, capable de créer des moments d'anticipation, d'éclat et de joie. " En tant que manager, il a éliminé une grande partie de l'inquiétude concernant la créativité et j'étais heureux et confiant avec ce qu'il a proposé..."

La relation de Simon avec George était plus profonde que juste manager et client, ils ont passé du temps ensemble sur la route et ont discuté ensemble de la façon dont vous le feriez  comme des amis.

-  SNB  -  "  Nous nous sommes disputés, mais de la même manière que vous vous disputez avec des amis. Nous n'étions pas toujours d'accord. Il m'a traité de cynique. J'ai dit que j'étais réaliste....Je pensais qu'il était assez cynique... Je me souviens d'un voyage en avion où nous avons passé six heures à nous disputer pour savoir qui était cynique et qui était réaliste....George était très direct et quand il avait une opinion il ne pensait jamais qu'il pouvait se tromper... Il avait l'habitude de dire que si je vous dis quelque chose et que vous n'êtes pas d'accord, c'est parce que vous n'écoutez pas correctement. Il croyait vraiment en tout ce qu'il disait... Il était très réfléchi. Certains pensaient qu'il était impulsif, peut-être qu'il l'était ? ....Il était intelligemment généreux. Je ne l'ai jamais vu donner de l'argent à des oeuvres  caritatives de manière inutile... Je pense qu'il sentait qu'il avait plus d'argent qu'on ne devrait en avoir et qu'il vivait très bien. Il a aidé beaucoup de gens. Il a très bien fait et pourquoi quelqu'un devrait-il avoir plus d'argent qu'il n'en a besoin. Et je pense que cela a beaucoup joué dans son esprit, une sorte de culpabilité... Il tenait à aider tous ceux avec qui il entrait en contact et qui avaient besoin d'une aide immédiate. C'est pourquoi, lorsqu'il regardait la télévision, il voyait quelqu'un qui avait besoin de nouvelles lunettes ou d'une dentition, il était au téléphone aussi rapide qu'un éclair... Mais il savait qu'il ne pouvait pas aider tout le monde... Il savait que lorsqu'il faisait ces choses, c''était des jetons et je pense que c'est ce qui l'a contrarié, parce que même quand nous sommes généreux, ce n'est pas toujours qu'une générosité symbolique parce que ça va aider seulement une ou deux personnes et pas le monde entier... Et il devait vivre avec ça."

En faisant le film, Simon se souvient de Stevie Wonder en disant : "  Vous pouvez entendre la douleur dans sa voix. Vous pouvez entendre le cri. "

-  SNB  -  "  J'ai passé de très bons moments avec George Michael  "